28 oct. 2010

Rencontres...

(Commentaire aux lecteurs: ce "post" date de oct 2010! Un autre qui trainait et qui méritait d'être ajouté à ce blog!)

Vous vous doutez bien que pendant un voyage comme celui-ci, on rencontre toutes sortes de monde de partout. Et la grande majorité a des super belles histoires ou anecdotes à raconter... en voici quelques exemples

Erin

Erin revenait du Myanmar, après un stage de fin d’études en archivisme dans je ne sais trop quelle école près de Mandalay. Expérience super intéressante, selon elle, mais contente quand même de retourner chez elle, en Pennsylvanie, USA… je lui ai demandé si elle avait une job qui l’attendait au retour et elle m’a expliqué qu’elle travaillait pour le musée Andy Warhol de Pittsburgh … (google, pour ceux qui ne le connaissent pas).
Cet excentrique artiste avait l'habitude, toutes les semaines, de libérer tout ce qui se trouvait sur son bureau de travail et de tout foutre dans un boite, sans filtrer ou savoir ce qu’il s’y trouvait. Ce qui fait qu’à sa mort, près de 600 boites de cartons (considérées comme "créations artistiques de Andy Warhol"), pleines à craquer, s’empilaient dans son entrepôt.
La job de Erin est d’en répertorier le contenu. Ce qui la met dans une position ultra-privilégiée, puisqu'elle est la première à ouvrir ces boites!

Elle me dit que 75% de ce qui se trouvait sur le bureau de Andy Warhol est constitué de comptes, de circulaires publicitaires inintéressants (mais qu’elle doit quand même noter et numéroter, parce que c’est considéré "œuvre")
Mais ça devient quand même parfois intéressant:


  • Des sex toys

  • Des cartes postales de fans tous aussi "frostés" que lui (dont un dénommé "Mike Stanley", qui lui a envoyé des centaines de cartes qui n’ont ni queue ni tête.)

  • Une lettre de john Lennon envoyée quelques jours avant sa mort

  • Une paire de souliers ayant appartenu à Cary Grant

  • Une lettre de Bill Clinton qui veut une photo autograpĥiée.

  • Un chèque de 1 million$ non encaissé.

  • Une canne de soupe Campbell aux champignons, explosée, dans laquelle pataugent plusieurs coquerelles (Erin doit tout mettre dans un petit bocal aseptisé, qu’un spécialiste sera chargé d’analyser, soupe et coquerelles incluses)

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Glorianne

Une suisse-française rencontrée dans un bureau touristique de Ha Tien, alors qu’on attendant tous les deux notre autobus. Elle vient d’obtenir son diplôme d’infirmière à Genève et a décidé de prendre une année sabbatique et voyager à travers l’Asie du Sud-Est. Elle n’a pas le look d’une backpacker, et encore moins d’une infirmière: une belle blonde qui fume comme une cheminée, elle est maquillée et s’habille assez "mode"… bref, rien qui ne laisse croire qu’elle a travaillé, l’an dernier, dans l’hôpital de Mère Teresa, à Calcutta, dans le nord de l’Inde.

Employée comme bénévole pendant deux mois, les sœurs bleues l’ont prises tout de suite, sans regarder son diplôme (n’importe qui, avec ou sans formation, est bienvenue dans leur institution.)

Elle m’a raconté quelques juteuses histoires, tirées de son expérience. Comme Mère Teresa avait comme mission de s’occuper des plus pauvres parmi les pauvres, c’est encore la vocation de l’hôpital qu’elle a laissé en héritage, des dizaines d’indiens, parmi les plus miséreux, défilent pour se faire guérir gratuitement, et les sœurs (ainsi que les nombreux bénévoles) font ce qu’elles peuvent avec les moyens qu’elles ont… des fois ça tient du miracle, elles n’ont pas toujours les bons médicaments, ni les bons pansements, mais n’importe quoi est mieux que rien.

Glorianne me raconte le cas d’un indien qui arrive avec le bras enroulé de papier journal. Déjà, ça ne regarde pas bien. C’était certainement pas parce que les nouvelles étaient bonnes. Elle déroule graduellement le papier et découvre quelque chose qui ressemble à un bras, avec une plaie ouverte pleine de pue et de vers , du coude jusqu’au poignet, dans laquelle on pouvait discerner les muscles et les tendons à l’air libre depuis certainement plusieurs jours. Après avoir nettoyé la plaie, elle l’enroule de bandage propre du mieux qu’elle peut. Le patient repart, tout souriant et reconnaissant, elle le voit quelques minutes plus tard par le fenêtre en train de dérouler son bandage et de vendre le tissu pour quelques roupis (oui, il y a un marché noir de plasters en Inde!). Il s’enroule ensuite le bras d’un nouveau morceau de journal et repart aussitôt.

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