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18 nov. 2006

DAMAS (dernier jour)

Changement a l'horaire. Pas de Beyrouth pour cette fois-ci, et pour de multiples raisons: plusieurs voyageurs rencontres m'ont fait part des difficultes a obtenir un visa a la frontiere, (son prix etant aussi assez eleve) , et il me faudrait de plus prendre un nouveau visa pour mon retour en Syrie... donc un peu trop de bizounage pour visiter une autre grande ville de malades en 2-3 jours seulement...
Je traverse donc la frontiere jordanienne aujourd'hui et me planifie un itineraire assez precis pour les 4 dernieres semaines de mon voyage... tellement de choses a voir encore et l'Egypte promet (on s'en doute) de m'en mettre plein la gueule...
Contre toute attente, je suis reste un peu plus longtemps a Damas que prevu. Apres avoir rencontre beaucoup de monde et fait plusieurs fois le tour de la vieille ville, il est maintenant venu le temps de sacrer mon camp.
Si le chaos et un certain desordre regnent dans la capitale, les syriens sont au moins constants et previsibles sur une chose: ils veulent tous aussi sacrer leur camp. Et le Canada exerce un attrait incomparable.
Je tente chaque fois de remettre les pendules a l'heure, de presenter notre pays sous un jour plus realiste: bien sur, nous avons l'assurance-maladie et le sirop d'erable, mais il faut aussi prendre en consideration La poule aux oeufs d'or et Jean Charest... ce qui n'est pas toujours mieux qu'une dictature oppressive.
Rien n'y fait, plusieurs ont deja entame les demarches aupres de l'ambassade, et certains, comme Mary rencontree hier soir, songent serieusement a faire une demande de refugiee.
Mary est de loin la musulmane la plus cool et la plus ouverte que j'ai rencontree. On a jase une bonne partie de la soiree et m'a temoigne de l'incroyable fermeture d'esprit des syriens face a sa nouvelle passion pour les medecines douces et la philosophie orientale... tu m'etonnes!!! Enseignant aussi l'anglais a l'universite, elle ne reve que d'une chose depuis des annees: le Canada! ...
Je lui ai offert de la marier, ou l'adopter, mais elle a repondu qu'elle n'etait pas si mal prise que ca et qu'au fond, a bien y penser, la Syrie c'est mauditement cool....

15 nov. 2006

DAMAS

Hiiiiii ! pas de news depuis plus d'une semaine!!! mais que fait-il donc en Syrie???
Pas de panique! problemes de connection internet qui m'empechaient d'avoir acces a mon blog, et surtout, d'y ajouter des photos (probleme que je n'ai toujours pas resolu, mais je travaille la-dessus!)
Pour resumer: Oubliez tous vos prejuges sur ce pays, c'est un endroit hallucinant. Ok, pas de McDo et de Starbucks, mais y a pas d'endroits parfaits, hein?
Le "highlight": l'accueil incroyable des syriens.
J'ai jamais pense pouvoir etre si bien recu en tant qu'etranger, enfin je suis accueilli a ma juste valeur... "Welcome to Syria!!"... les syriens sont sincerement heureux de rencontrer des visiteurs, de voir qu'on s'interesse a leur pays qui, soit-dit en passant, est un des secrets les mieux gardes de la planete. C'est tellement pas cher, c'est beau, y a des ruines, y a des chateaux, y a des plages... amene ta famille, amene tes amis!
Mais reste pas trop longtemps a Damaaaaaaas!!
Maudite ville de fous! Je dis ca a chaque fois que j'arrive dans une ville de plus de 1 million, mais la, c'est le top... c'est le chaos total! Tout ce que tu peux imaginer de pire dans une ville, tu le trouves ici: de la pollution, de la salete, du trafic comme c'est pas possible, du monde dans tous les sens, des rues etroites, des mauvaises odeurs... Damas a tout ca, et plus encore!
Mais bon, je semble etre l'exception car tout le monde aime Damas, son souk, sa vieille ville et son dynamisme incomparable... peut-etre que je suis encore en ce moment sous l'effet de Palmyra... je vais donc lui donner une seconde chance et rester une journee de plus... a suivre!




Quelque chose d'un peu comique, le Musee National Syrien se sert de cette affiche du Musee de la Civilisation de Quebec pour presenter une exposition permanente sur ses origines...


Oui, c'est vraiment la saison morte...

13 nov. 2006

PALMYRA (jour 2)

Je n'avais pas prevu rester ici deux jours, mais lorsque j' apercu ( du haut des remparts du Qala'at ibn Maan) les montagnes desertiques qui entouraient le site de Palmyra, je n'ai pu resister.
Jenny, Karim et le Dr Jack avaient quitte l'hotel tot le matin en direction de Damas, et c'est le sac garni de dates, d'une bouteille d'eau et de fromages "la vache qui rit" que je me suis lance a l'assaut des sommets, tout juste derriere les sepultures s'elevant comme des tours de garde.
Marchant sud-est, le keffieh enroule autour de la tete, je pouvais presque apercevoir la frontiere irakienne, situee a moins de 100kms. Un peu derangeant, surtout que plusieurs vehicules de l'ONU circulaient dans la region actuellement. Mais evidemment, rien a signaler, sinon l'incroyable paix et le silence assourdissant, contrastant avec la cacophonie ahurissante des grandes villes et que je suis de moins en moins capable de supporter. (je suis a Damas au moment ou j'ecris ces lignes et a la veille de peter ma coche!!!!)
Etrangement, ces decors desertiques qui s'etendent a perte de vue, cette chaleur seche et l'odeur epicee du sable sont exactement ce que je suis venu chercher ici, au Moyen-Orient.
Quand je visualisais mon voyage, avant mon depart, je voyais le desert du Sahara, la reserve jordanienne du Wadi Rum, je m'imaginais marcher pendant de longues heures dans des paysages lunaires, et cette seconde journee ici, a Palmyra, a fortement accentue mon besoin de grands espaces et surtout, de fuir le chaos abruptissant des grandes capitales ou metropoles. Ou du moins de les frequenter le moins longtemps possible...



12 nov. 2006

PALMYRA

Sur le coup, je sentais que je venais de me faire avoir.
L'autobus m'avait laisse a 1 km du centre-ville de Palmyra, tout juste devant l'hotel Al-Fahri, et son sympathique proprio s'est aussitot empresse de m'accueillir pour me faire visiter ses chambres... j'ai lu plus tard dans mon guide Lonely Planet que ce procede constituait un des "scams" de la region, la compagnie d'autobus etant de meche avec le proprio de l'hotel pour y "dumper" des touristes...
Mais bon, chambre pas trop mal, et proximite du site, sans compter la presence de Karim et de Jenny (de Vancouver BC) qui allaient changer pas mal le cours prevu de mon sejour.
Comme tous deux avaient reserve un minibus pour un tour du site de Palmyra, je me suis joint a eux et j'ai passe en leur compagnie une journee exceptionnelle.
Je n'avais pas tellement pris le temps de lire sur les ruines de Palmyra, l'historique et tout, mais je savais que le lieu figurait parmi les incontournables de la Syrie... encore des ruines greco-romaines, me suis-je dit (deja blase, ou peut-etre encore sous le choc sur Krac des Chevaliers), mais celles-ci se sont averees hors du commun.
Le site de l'ancienne ville est immense... impossible ou presque d'en faire le tour en une seule journee, tellement vaste que les fouilles entamees par les francais il y a plus de 75 ans sont loin d'etre terminees. La richesse du lieu est fabuleuse et je ne savais plus ou donner du kodak. La ville fut une des plus importantes de son epoque, rivalisant meme avec Rome par son influence sur la region et sur le commerce. La Reine Zenobia s'attira les foudres de Rome par ses propres visions imperiales et la ville fut prise par les romains avant de perdre peu a peu son prestige et d'etre rasee par un tremblement de terre quelques centaines d'annees plus tard.
En redescendant d'une des nombreuses tours encore debout, nous avons eu la chance de rencontrer l'exceptionnel Dr Jack. Medecin francais, passionne d'archeologie, d'histoire et de voyages , il nous eclaira sur la signification de nombreuses ruines et accepta de poursuivre sa visite en notre compagnie.
Un petit vendeur de bijoux, une connaissance du Dr Jack, nous convia a une tasse de the chez lui, dans une petite piaule batie a meme le site de l'ancienne ville. Dr Jack venait regulierement voir cette famille et prodiguer quelques conseils a la mere qui semblait souffrir de divers maux.
J'ai immortalise sur pellicule l'incroyable moment ou le Dr Jack analyse la radiographie des poumons de cette femme, apres avoir parcouru l'electro-cardiogramme.
Ca m'a vraiment renverse.
Me trouver ici, en plein milieu de ruines syriennes, chez cette famille pauvre, et voir ce genereux docteur suggerer son diagnostic et quelques conseils alimentaires. J'ai trouve ca genial. Un vrai gentleman comme on n'en croise que trop peu, a l'ecoute, simple, cultive, interesse et interessant, une volonte de venir en aide a tous ceux qu'il croise sur son chemin... mais pas cette volonte religieuse d'un gars qui cherche a gagner son ciel, seulement la volonte de quelqu'un qui reconnait suffisamment son talent et ses competences pour en faire profiter aux gens qui en eprouvent simplement le besoin...
Comme le Dr logeait au meme hotel que nous, nous l'avons retrouve le soir meme pour un BBQ organise entre nouveaux amis, tout juste apres avoir assiste au coucher du soleil, du haut des remparts de la citadelle Qala'at ibn Maan.

11 nov. 2006

QALA'AT AL HOSN

Le fameux "Krac des Chevaliers"... J'ai eu un pincement en m'y rendant aujourd'hui car ce chateau figurait parmi les trois lieux privilegies que je me devais de visiter lors de ce voyage. Comment un sentiment de fierte face au "devoir accompli", apres presque deux mois de decouvertes et d'aventures, c'est comme si je trouvais ma recompense!
Et quelle recompense!
Magnifique a tous les niveaux! Tellement bien preserve aussi (cette fois-ci, les croises se sont rendus sans meme combattre), on a l'impression, en parcourant les innombrables pieces que les chevaliers viennent tout juste de quitter l'endroit... la chapelle a etonnament ete epargnee malgre la presence islamique des 10 derniers siecles, plusieurs motifs sont restes intacts et temoignent de l'incroyable richesse de l'endroit. La vue aussi est imprenable sur le village de Hosn et sur les plaines qui s'etirent jusqu'a la mer.
Inutile de dire que je n'ai pas eu assez de 5h pour vraiment en apprecier chaque detail et chaque recoin!

10 nov. 2006

QALA'AT SALADIN

Parti tot ce matin, ayant comme mission de me rendre au fameux chateau de Saladin, situe a 25kms de Lattakia. Il faut comprendre la chaos total que representent les transports en commun ici, comme tout est indique en arabe il est impossible de savoir quel autobus prendre, et comme il n'existe aucun arret d'autobus defini, il est impossible de savoir OU le prendre... donc on pose des questions aux passants. Et pour etre sur, on pose la meme question a 3 personnes differentes. Et meme alors, il est possible (comme a Sanliurfa en Turquie) que ces 3 personnes t'envoient dans des directions opposees... faut etre patient, tres patient!
Les mini-bus sont concus pour accueillir 7 passagers, mais on reussit toujours a en entasser 13. Ca peut devenir tres sympathique mais au bout d'une demie-heure j'entrevois les visites chez le chiro au retour... mais quelle experience incroyable. Les hotels peuvent vous charger environ 20$ pour un tour organise qui vous menera directement a la porte du chateau, mais pour 0,75$ le mini-bus (avec quelques transferts et beaucoup de patience) fera presque de meme. Quand on a du temps et qu'on a envie de voyager comme les locaux, pourquoi s'empecher?
Mon transfert devait s'effectuer dans un petit village perdu, a quelques 6 kms du chateau. Un petit gars d'environ 9 ans s'approche et m'offre de faire le trajet en moto pour l'equivalent de 1$... sachant a quel point les syriens sont des malades mentaux sur les routes, que les chemins de campagne sont tortueux et etroits, et que ce kid n'a surement aucun permis de conduire, j'accepte son offre.
J'avais le gros sourire aux levres pendant que le soleil me plombait le crane en ce debut de matinee. Je me sentais comme la duchesse du Carnaval sur son char allegorique, faisant des tatas aux nombreux villageois qui m'envoyaient la main.
Le tableau devait etre assez inusite: un grand occidental de 6'3 qui se fait secher les dents, assis sur une moto de 1950 conduite par un kid de 4'5...
je suis quand meme arrive sain et sauf, mais depeigne, a destination, et le chateau en valait vraiment le peine. Un mastodonte juche sur un roc de plus de 20 metres, encore bien conserve et dont on prend plaisir a en explorer les moindres recoins pendant plusieurs heures. Encore ici, c'est la meme histoire que pour les autres chateaux batis (ou agrandis) par les croises au XIe siecle: les premieres ruines sont bizantines, le chateau lui meme est toujours debout puisque les croises francs ont souvent fuit sans combattre, intimides par l'ampleur des troupes de Saladin. En fait, comme la mission des croises etait de reprendre Jerusalem au nom de la chretiennete (apres avoir bien pris soin d'en massacrer les infideles), une fois le travail accompli, plusieurs chevaliers retournerent en Europe, ne laissant parfois que quelques centaines de soldats dans les chateaux conquis. Le Qala'at Saladin fut pris en moins de 4 jours, malgre sa supposee inaccessibilite...



9 nov. 2006

LATTAKIA

Ville tres ouverte et moderne, l'opposee de Aleppo, plus traditionnelle et conservatrice. Ici, les filles ne portent pas le voile et s'habillent meme tres sexy (choquant!). Il doit y avoir quelque chose dans l'air salin de la mer Mediterranee qui efface toute inhibition. J'ai fait sensation ici en me promenant ouvertement avec mes bermudas kakis.... des mollets poilus semblent etre quelque chose d'assez inusite (ou peut-etre est-ce mon ptit cul-racing? mais je gagerais pas la-dessus)

8 nov. 2006

ALEPPO

Des l'instant ou j'ai mis les pieds en sol syrien, j'ai su que j'allais adorer ce pays... mon statut de canadien a suscite des sourires, des poignees de main et des "Welcome to Syria, mister!" de part et d'autres... le chef du poste frontalier m'a meme invite dans son bureau pour discuter autour d'une tasse de the, ca finissait plus!
Zeki, un homme d'affaires turc m'a pris en charge pour que je me rendre a Rakka, puis ensuite Aleppo, deuxieme ville de Syrie.... la ville est un veritable choc, la Turquie au cube. Extraordinairement polluee et bruyante, mais remplie de gens qui t'arretent pour te serrer la main, te parler.... les enfants te fixent la bouche ouverte, comme si tu sortais du UFO museum. Tres tres peu de touristes. Haleb me dit que son commerce, situe dans le merveilleux souc, a beaucoup souffert de la baisse de visiteurs depuis la guerre du Liban, et que les affaires sont pas tres bonnes... j'en ai donc profite pour faire passer de 50 us$ a 8 us$ les incroyables housses de coussins qu'il voulait me vendre... je suis rendu impitoyable dans le marchandage