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16 juin 2019

Retour à Tianjin pour enseigner!

Pour la 3e année consécutive, je me retrouve à Tianjin pour enseigner au TUT (Tianjin University of Technology). C'est chaque fois une expérience autant enrichissante qu'épuisante, devant traverser un plan de cours d'un semestre universitaire en 2 semaines seulement... c'est donc une immersion d'enseignement qui ne laisse pas de place pour grand-chose d'autre... c'est peut-être moins frustrant si ça se déroule dans une ville comme Tianjin, qui n'a pas énormément à offrir comme attraits et activités... chaque année, je me réserve un hôtel dans un nouveau quartier, mais je n'ai pas été encore stupéfait par cette ville gigantesque (15 millions d'habitants) qui carbure aux édifices et aux centres d'achats.
Je commence par me prendre un appartement avec Airbnb, curieux de voir ce que je pourrais obtenir pour un prix très modeste. C'est un risque à prendre, le service de location en ligne n'est pas encore hyper populaire ici, et probablement moins réglementé que partout ailleurs... mais bon, au pire, je quitterai et irai dans un véritable hôtel.
Et... c'est justement ce qui est arrivé.
Un appartement plutôt sale m'attendait, j'ai du faire un ménage en arrivant, (le proprio rejoint par téléphone me dit pourtant que tout avait été nettoyé... j'imagine que mes standards sont plus élevés)... cinq jours plus tard, l'électricité est coupée. Je pense à une panne de secteur et je vois que partout autour, et même dans le corridor de l'immeuble, l'électricité fonctionne encore... tout de suite je me dis, "ça, c'est un gars qui n'a pas payé sa facture d'hydro!"
Le lendemain matin, rien n'est fixé dans le logement, et il commence à faire chaud à cause de la clim qui a cessé de tourner. Je me fais rembourser la moitié de mon séjour et déménage mon stock à l'hôtel tout juste à côté, le Fraser Place... très confortable, très "occidental", ça fera la job jusqu'à la fin de mon séjour à Tianjin.


La vue de ma chambre Airbnb, sur le stade Olympique. Pour les jeux de Beijing 2008, Tianjin avait accueilli quelques épreuves.



Hautes attentes envers le "People's Park", tout près de mon hôtel. Très vaste ilôt de verdure dans un océan de smog et de béton... mais malgré que ce soit agréable d'échapper à la circulation et aux grands boulevards, on se retrouve avec une bizarre impression de "fake", de parc artificiel à la DisneyLand, des endroits recréés de toutes pièces... peut-être le seul contact que certains citoyens auront avec la verdure et l'espace!




Mais, on n'est pas là pour faire du tourisme!
Ma tête est dans les cours que je dois donner, toujours angoissé à l'idée de rater mes présentations, de ne pas être clair dans mes notions, et même parfois de manquer de choses à dire... au contraire, j'ai rarement le temps de tout parcourir, devant laisser le temps à mes assistants pour traduire ce que je viens de dire, et laisser aussi aux étudiants le temps d'expérimenter par eux-mêmes. S'ajoutent à cela les nombreux breaks, et la pause du midi de 2.5h, mettons que ça laisse peu de temps pour la matière... mais c'est ok comme ça. Ça fait énormément de contenu d'un coup pour des étudiants qui n'ont que très peu de connaissances en animation 3D.




Une pause bien méritée... des étudiants exténués!




Jour de pluie, les corridors sont bloqués par les parapluies.




Présentation des travaux d'équipe. Les étudiants font preuve d'énormément d'imagination et de créativité. Beaucoup de choses intéressantes!




Remise des prix aux 10 meilleurs étudiants de ma cohorte... sur 80 étudiants, peu s'orientent vers une carrière d'animateurs 3D (C'est le même ratio dans les classes au Québec), l'animation est un art complexe et difficile à maitriser, décourageant beaucoup de monde au passage... 




La traditionnelle photo de groupe avec mes étudiants de 2019, devant les portes de la faculté d'art.





Lunchs avec mes deux assistants Simon et Lotus. Des gars vraiment supers, professionnels et attentionnés, que je retrouve chaque année avec grand plaisir, et avec qui je me suis lié d'amitié... dommage de ne pas pouvoir les revoir en 2020 (la Covid limitant les déplacements, je donnerai le cours à distance), mais je crois bien qu'on se retrouvera en 2021 pour notre 5e collaboration!




20 mai 2018

Chine - retour à Tianjin

Ça avait un peu moins bien commencé... après avoir gelé dans l'avion entre Toronto et Beijing, j'y ai oublié mon cellulaire, outil maintenant indispensable du voyageur, ne serait-ce que pour prendre des photos, utiliser le gps et naviguer sur internet (update: Air Canada l'a retrouvé et envoyé chez moi à Montréal)... j'avais quand même mon ordinateur portable, mais trop lourd pour pouvoir le trainer partout avec moi. 
J'ai donc fait ce voyage un peu comme il y a 20 ans, avec une technologie pas mal plus limitée, et ça n'a pas, au bout du compte, trop affecté mon séjour (mais ça en a fait sourciller plusieurs en Chine, qui ne peuvent supporter l'idée de passer une seule seconde sans regarder leurs messages)... de plus, mon hôtel étant un peu off-track, je ne pouvais pas payer avec mes cartes de crédit visa ou mastercard, mais seulement par transfert bancaire virtuel (avec wechat ou alipay, ultra populaires en Chine, mais pas trop communs ailleurs)... j'ai donc du courir après un guichet pour trouver les 1000$ nécessaires pour couvrir mes frais d'hébergement pour la durée de mon séjour de 14 nuits
Rien de trop grave, vraiment, mais après 16h de vol, le seul souhait, c'est de se retrouver sans soucis et sans encombres dans sa chambre d'hôtel, pour pouvoir enfin apprivoiser le jetlag de 12h.







Je pouvais compter sur l'expérience d'enseignement de l'an dernier, même si le groupe allait être différent, mon plan de cours était au moins nettement plus solide, plus ajusté au niveau général des étudiants... mais pour une drôle de raison, je me sentais encore plus angoissé cette fois-ci que l'an dernier. Savoir à quoi s'attendre est à double tranchant: je SAVAIS que ça allait être énormément de travail, et pas vraiment reposant, d'autant plus que j'allais avoir une seule journée de congé sur 13 journées de cours (d'environ 6-7h chaque), et que ma seule journée de repos allait être dédiée à la correction des travaux de mes 80 étudiants, et à la mise à jour du plan de cours pour la dernière moitié du programme...
Je pense que ce fut cette fois-ci pas mal plus difficile de "décrocher", de penser à autre chose... et je savais aussi que la ville de Tianjin n'offrait pas d'attraits suffisamment forts pour me faire penser à autre chose.
J'ai quand même choisi un hôtel différent de celui de l'an passé, j'étais cette fois-ci plus central, plus proche de l'activité, avec les pours et contres que ça implique: du monde partout, de la pollution, du bruit, et un édifice en construction sous ma fenêtre de chambre.
Mais j'ai eu le plaisir de découvrir un peu plus le quartier "Five Grand Avenues" que j'avais contourné l'an passé, sans vraiment apprécier la richesse historique de ce secteur. Étant tout juste à côté de mon hôtel, c'est un endroit que j'ai adoré fréquenter, juste pour marcher dans ses quelques rues bordées d'édifices coloniaux, pour prendre un verre et une bouffe occidentale sur une des terrasses entourant le Minyuan Stadium, un ancien stade de course de chevaux (toujours ces anglais!) converti en piste de course à pied.


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Étonnamment bien préservé, ce quartier colonial a résisté à la démolition et la construction de tours à bureaux pseudo-modernes, toutes aussi laides les unes que les autres, qui sont apparues avec la croissance économique fulgurante des 30 dernières années en Chine.

Mon chauffeur, Shu, me dit qu'il y a au delà de 15 millions de personnes qui habitent à Tianjin, on ne sait pas précisément le nombre, parce qu'on ne comptabilise pas toujours les chinois venus de la campagne pour travailler sur les nombreux chantiers de la métropole.
 Une chose est certaine: y a juste trop de monde à mon goût. C'est drôle parce que j'ai  pourtant l'habitude maintenant des grandes villes asiatiques, et l'an dernier à pareille date ça ne semblait pas trop m'affecter puisque j'avais eu le goût de tout de suite voir Séoul et Tokyo après mes 2 semaines d'enseignement. 
Mais cette fois-ci, j'avais juste envie de calme, de silence, et d'espace... et la "campagne" de Hong Kong m'est apparue comme un choix judicieux pour passer mes 2 semaines de vacances!

16 mai 2017

Tianjin

J'ai l'impression que mon voyage en Asie commence à Vancouver: le terminal D pour les vols au-delà du Pacifique est rempli d'asiatiques, et toutes les boutiques hors-taxes leur semblent dédiées... (y a même un panda aux couleurs du drapeau canadien... euh?) ... j'arrêterais bien prendre une dernière bière nord-américaine, mais il est encore trop tôt pour les canadiens-anglais, pas moyen de se commander une pinte avant 11h ici... 
Le trajet sur Air-Canada s'est super bien déroulé. Je suis toujours surpris de voir que 10h30 de vol pour atteindre Beijing n'est finalement pas si pire qu'on pourrait le croire... surtout si on écoute trois films, on dort quelques heures et qu'on passe le reste du temps à bouffer...
J'étais attendu à Beijing, deux de mes futures étudiantes avaient été mandatées pour accompagner le chauffeur (avec la typique pancarte avec mon nom dessus, à la sortie de l'enregistrement... la mercedes blanche m'attendait dehors, y manquait juste les petits drapeaux canadiens sur le hood et l'escorte de police en moto pour me sentir vraiment spécial!
2h de route sépare l'aéroport de Beijing de mon hôtel à Tianjin, et ce n'est pas le trajet le plus bucolique de l'histoire... les deux immenses villes se rejoignent à mi-chemin, et il reste peu d'espace pour autre chose que des manufactures, usines et immenses parcs technologiques... j'ai été surpris d'apprendre, quelques semaines avant mon départ, que Tianjin comptait 15.5 millions d'habitants!!... pas pire pour une ville dont je n'avais jamais entendu parler!! et il doit y en avoir plein des comme ça partout en Chine, des endroits qui ont poussé en plein milieu de nulle part et dont l'expansion est maintenant incontrôlable.
 C'est jamais bon signe... 
 J'ai vu Shenzhen et Guangzhou dans le sud de la Chine, deux villes qui n'étaient que des petits bleds il y a 25-30 ans mais qui ont été littéralement métamorphosées en mégapoles de 10 millions de personnes, le béton, l'asphalte et la pollution tuant du même coup toute l'histoire, le charme et l'esthétisme (et parfois même ses habitants)...
Tianjin ne fait pas exception à cette règle. Après presque 2 semaines, je cherche encore son charme, et une bonne raison d'y passer plus de temps... ce sont souvent les emplois et les occasions d'affaires qui nous accrochent aux endroits sans attraits, mais ici, quand on tousse sa vie après une journée à marcher le long des rues, on se dit que les poumons méritent nettement mieux!
Mais pour deux semaines, je pouvais toffer sans problèmes... j'ai quand même l'expérience de 3 ans à Hong Kong! Par contre les poumons n'ont pas une mémoire très longue et j'ai pris quand même quelques jours pour m'habituer. Comble de malchance à ma deuxième journée: le smog habituel était accompagné d'un nuage de poussières venu de Mongolie, ce qui donnait à la ville une couleur rougeâtre, une visibilité de spa humide, et l'air avait un goût de sable... 


J'avais toute la journée du lendemain pour décompresser, et m'ajuster au décalage horaire, j'en ai profité pour partir prendre une grande marche jusqu'à ce qui semblait être le vieux centre-ville ("Five Great Avenues") où s'entassaient à l'origine les grandes maisons coloniales des riches expatriés européens.
Ici, le piéton est une sous-classe, juste une coche au-dessus des coquerelles, la hiérarchie se fait sentir même sur les routes, avec les camions en haut de la pyramide, et les cyclistes et piétons tout en bas. Partout, des klaxons, des dépassements, des gens pressés... on se rend vite compte que le concept de l'angle mort n'est pas encore répandu et les chinois se laissent juste guider par le bruit des klaxons...





 Des deux côtés de la rivière Haihe, des grands efforts de revitalisation ont été mis en oeuvre avant les jeux Olympiques de 2008... on a cherché à recréer la Seine de Paris, avec ses bateaux-mouches et ses édifices à-la-Versailles, mais on reste avec l'impression de parcourir une portion fake de Disneyworld...





Comme c'est le cas dans plusieurs grandes villes asiatiques, les vieux quartiers coloniaux sont les plus intéressants. Ceux de Tianjin ne sont pas en très bon état, beaucoup sont placardés d'inscriptions du genre "bâtiment historique", comme si on reconnaissait leur valeur sans toutefois prendre les mesures pour les remettre en état.



Le Astor Hotel, relique coloniale anglaise vieille de 150 ans, mais foutument attirante, où je suis allé me payer un gros souper lors de ma seule journée de congé.




La rivière (ou plutôt le canal) Waihuan ... traverse quelques quartiers de la ville... par moments tranquille et presque bucolique, mais je ne peux m'empêcher de penser à son niveau de contamination...



Tendance étonnante et inattendue: la propagation des vélos de style Bixi, que les citadins peuvent emprunter en prenant d'abord en photo le code-barre ci-dessous, l'entreprise de location envoie ensuite par téléphone la combinaison pour débarrer le vélo et le temps d'utilisation est facturé à même son compte de téléphone... brillant!...
 Plusieurs compagnies de location ont envahi le marché et les vélos se retrouvent partout. Fait étonnant: on peut littéralement abandonner le vélo n'importe où... pas de lieu défini comme pour le Bixi à Montréal.



Mon hôtel est loin d'être le gros luxe, mais il fait la job. Le Centre NAD, qui m'envoie en Chine, avait recommandé le très luxueux "Renaissance Hotel", mais en fouillant un peu sur internet, j'ai découvert le Vatica Hotel à une fraction du prix (un quart, pour être plus précis!). La chambre était en ordre, propre, le lit confortable, mais le site est un peu retiré, tout au fond d'une ruelle, location idéale pour une immersion chinoise complète parce que tous les restaurants des environs n'ont que des menus en mandarin et je dois chercher ceux qui ont des photos de plats placardées au mur pour pouvoir pointer ce que j'aimerais commander. 
L'anglais ici est aussi répandu et utilisé que le klingon et je dois parfois avoir recours aux gestes pour demander quelques chose. (Comment on mime "nouilles Singapore"?)




La facade de mon hôtel, Le Vatica...


Dans le hall d'entrée de l'hôtel, une machine distributrice de... suppositoires!

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Le TUT (Tianjin University of Technology)

Ma routine de travail s'installe rapidement et varie à peine durant les 10 jours où je suis cédulé pour enseigner à l'université. 
Le chauffeur vient me chercher dans une belle mercedes blanche vers 7h le matin, on roule pendant environ 30 minutes à travers le trafic pour atteindre le campus du TUT, les cours commencent à 8h00 et se terminent à 11h30... pause de 2h30... reprise des cours à 14h jusqu'à 17h et mon chauffeur vient me reprendre pour me ramener à l'hôtel.
Les journées sont assez bien remplies je dirais!
Le gros défi à été d'ajuster mon plan de cours au niveau des étudiants, chose que j'ai du faire dès ma deuxième journée, mais j'ai eu l'aide de mes deux assistants, Simon et Lotus, deux professeurs d'animation du TUT qui servaient aussi de traducteur. Car dans les classes non plus l'anglais n'est pas très répandu et je dois prendre une pause après chaque élan pour laisser le temps à un de mes assistants de traduire. Ma crainte quand je donne des cours, c'est de manquer de matériel, me retrouver devant la classe après quelques heures et n'avoir plus rien à dire, avoir épuisé tout le contenu... mais au TUT, ce ne fut pas le cas... le temps de traduction a beaucoup aidé à étirer les leçons, mais je me suis rendu compte aussi très rapidement que le niveau de connaissances général des étudiants me forçait à passer plus de temps sur les concepts de base, expliquant plusieurs fois la même théorie, mais en utilisant des exemples différents. Tout mon plan de cours des 10 jours devait donc être revisé, ce que je faisais chaque matin dès mon réveil, entre 3h30 et 7h (profitant de mon décalage horaire!)... mais l'adrénaline aidant, je ne manquais pas d'énergie, malgré l'angoisse ressentie à chaque jour et la pression d'être à la hauteur. 

Heureusement, le campus du TUT est immense, un peu à l'écart de la ville, et a énormément d'espaces verts, d'arbres et même un immense lac artificiel... quand tu arrives tôt, tu peux même entendre les oiseaux et le vent, ou juste le silence... une des choses qui m'ont frappées, c'est le peu d'oiseaux dans le ciel, et l'absence d'insectes... il y a bien quelques moustiques qui me réveillent la nuit dans ma chambre, mais quand j'essaie de les tuer, ils sont étonnaments rapides, comme des mouches! C'est peut-être un gène qui s'est développé pour assurer leur survie ici.






Sur le campus même du TUT, un bureau est réservé aux professeurs invités. Un endroit très propre, calme, presqu'un lounge, où j'ai bien aimé passer du temps pour faire mes corrections ou me détendre sur un des canapés.



Dernier lunch somptueux avec mes deux hyper-sympathiques assistants et traducteurs, teacher Chow et teacher Leo


Mon collègue et ami Chris Kirshbaum, venu prendre la relève au TUT pour les 2 semaines suivantes... on s'était promis de se retrouver entre son arrivée et mon départ pour quelques "Tianjin and tonic" au fameux Renaissance Hotel!



Bien sûr, toute cette aventure "chinoise" a tourné presqu'uniquement autour de mes périodes d'enseignement... il m'arrivait parfois de compter à rebours les jours restants, fantasmant sur les 2 semaines suivantes de vacances, et savourer le sentiment du travail accompli. C'était intense comme expérience, mais pas surhumain, et c'est drôle comme dans les derniers jours je commençais à ressentir un petit pincement à l'idée que cette aventure touchait à sa fin. Je savais que j'allais me rappeler de ces 2 semaines pendant longtemps, et déjà je pensais à la possibilité prochaine de revenir donner le même cours, à un groupe différent, et je serais mieux préparé, plus détendu.
Cette forme d'expérience unique où le voyage et la découverte se mêlent à l'expérience professionnelle apporte une dynamique tout à fait unique, au-delà du "touristique"... on reste en mode "découverte", mais le fait de venir pour le travail rend l'aventure 100 fois plus immersive. On a l'impression de participer activement plutôt que d'être un simple observateur de passage. Et ce feeling-là est totalement addictif!
Au retour, à Montréal, lisant un livre du travel writer américain Paul Théroux, qui rapporte son périple à travers le sud de l'Afrique, je suis tombé sur ce passage qui réflète bien comment je me sens dans une telle situation:

 "nothing is more satisfying in travel than to land in a place and assume an occupation, even a temporary one as a teacher, to cease being a voyeur and have a purpose and a routine, especially one that involved interacting with intelligent students"

17 juin 2010

Beijing

J'ai dit à beaucoup de monde que j'allais à Beijing de reculons...
Pour dire vrai, c'est pas comme si j'avais une rage de grande ville compacte, polluée, hyper-peuplée, de gros trafic et de bâtiments laids. (J'ai comme pas mal ma dose en vivant à HK!...)
Mais je me disais que, tant qu'à être dans le coin (en Asie), je m'en serais voulu de ne pas faire un saut dans la capitale et voir, au moins, la fameuse grande muraille!!
Alors j'ai booké un petit saut de 4 jours, sûrement juste assez pour s'écoeurer et avoir hâte de revenir à HK!

ERREUR! J'ai vraiment aimé Beijing!!
Même que j'aurais souhaité y rester plus longtemps!
Ça, je m'y attendais pas!... on entend tellement d'affaires négatives à son sujet qu'on en vient à imaginer que c'est l'enfer sur Terre... bon, on s'entend, c'est pas le paradis non plus, mais le centre-ville en tout cas est loin d'être repoussant et à proscrire...
Écoute, on respire (oui! j'ai pas senti la pollution comme à Hong Kong), c'est propre, c'est pas bruyant, les gens sont hyper-relax et sympathiques, les filles sont super belles, et... il y a de l'espace! Les boulevards sont immenses, les bâtiments sont surdimensionés, mais séparés par de grands parcs. Il faut marcher des heures pour se rendre d'un point à l'autre...
Je me suis fait prendre quand le airport shuttle m'a laissé à deux stations de métro de mon hôtel. J'ai dû marcher 45 minutes pour m'y rendre! Rien à voir avec Hong Kong ou tout est à proximité. Heureusement, le métro de Beijing, comme celui de HK, est ultra-efficace.
Le "Beijing Forbidden City Hostel" est, on s'en doute, tout juste à côté de la Cité interdite... je devais donc traverser la Place Tiananmen, et passer devant la gentille grosse face de Mao, suspendue au-dessus de la "Gate of Heavenly Peace"... toute un accueil!... et content d'avoir trouvé un hôtel petit-budget aussi central.

Mon hôtel est aussi situé juste à côté d'un Hutong (le nom qu'on donne aux vieux quartiers traditionnels de Beijing... et qui tendent à disparaitre pour laisser leur place aux nouveaux gros buildings et complexes touristiques)

C'est l'heure des devoirs...

Ci-dessus, la Dongdan street, une rue touristique assez populaire ou on peut trouver toutes les grandes marques "tendance" de ce monde.

Le même "Gate of Heavenly Peace", mais de soir... comique, alors que je prenais la photo, quelques chinois m'ont demandé s'ils pouvaient se faire prendre en photo à côté de moi... (j'ai comme volé la vedette à Mao, c'est pas rien!)

Jardin de la "Forbidden City"

La "Forbidden City"... super impressionnante, mais je n'y suis pas resté longtemps... il y avait tellement de monde, j'en avais mal à la tête. J'ai eu plus de fun à en faire le tour par l'extérieur.

Quelques cochonneries (je sais pas pourquoi, ça me tentait pas)


Le clou de mon séjour, c'est bien sûr ma visite de La muraille de Chine.
Comme je voulais à tout prix éviter la foule ( quand c'est possible!), on m'a suggéré de marcher les 5,4 kms de la portion "Jinshanling-Simatai" de la muraille... (située à environ 3h de route du centre-ville de Beijing).
Un mini-bus est venu me chercher vers 6h le matin. Le package incluait le transport, le tour guidé, le lunch, ainsi que le "breakfast"... (qui s'est avéré être un McMuffin froid au ketchup et un verre de coke. Haa! la culture chinoise!)
Arrivé sur le site, j'avais la bougeotte, fait que je me suis lancé devant tout le monde...
Ce fut IN-CRO-YA-BLEUH!! Débile!!!
Non seulement un parcours presque désert, mais des paysages à couper le souffle sous un soleil radieux et un ciel bleu!...
J'ai mis plusieurs photos, je ne savais pas trop lesquelles choisir:

On connait l'histoire: le mur fait plus de 6000kms et n'a jamais rempli son rôle premier, qui était de repousser l'envahisseur. De longues portions de la muraille ont été détruites depuis sa contruction (entre le 5e siècle BC et le 16e siècle AC), mais certaines, comme celle-ci sont incroyablement bien préservées.

L'autre belle journée fut celle passée au "Summer Palace", au centre-ville de Beijing.
Facilement accessible par métro, j'espérais répéter l'expérience de visiter l'endroit sans une trop grande foule...
Malheur... congé férié. L'entrée était congestionnée et les quelques premières attractions du site étaient envahies. Pas un pouce carré de libre. J'allais presque écourter ma visite quand je me suis décidé à avancer un peu plus loin... plus je m'éloignais de l'entrée, plus je commençais à respirer. (Il faut être patient, la plupart des sites touristiques sont envahis de visiteurs qui n'ont que quelques minutes pour voir les principales attractions avant de quitter en autobus pour l'endroit suivant... juste assez de temps pour prendre quelques photos près de l'entrée et repartir)

The Temple of Buddhist Virtue...
( tous les bâtiments du site ont des noms pompeux comme ça... The Cloud-Dispelling Hall, Sea of Wisdom Temple, Longevity Hill...)

Les jardins du Summer Palace sont grandioses et immenses... ils me rappelaient un peu ceux de Versailles, et ont, eux aussi, été construits et agrandis par des monarques mégalomanes... (on dira ce qu'on voudra, leurs folies suscitent encore beaucoup d'enthousiasme!)
Je me suis arrêté pour m'effoirer dans le gazon, bouffer mon sandwich et lire pendant quelques heures...