Les Derniers Jours...

Je m’étais vraiment pas rendu compte à quel point tout s’était déroulé à grande vitesse. Et lorsque le dernier jour s’est pointé, et que j’ai commencé à paqueter mes affaires, je me suis dit « Crime, that’s it! »… un mélange d’émotions, un peu triste de voir cette page se tourner, excité et super fier d’être allé jusqu'à bout, d’avoir vécu une expérience hors du commun…

En cette dernière journée, J’ai rencontré chaque animateur individuellement, on a jasé des derniers mois, de ce qu’il y a à améliorer, des choses qu’ils ont aimées… tous revenaient avec le même point : ils veulent améliorer leurs techniques de « posing » (suivre des cours de modèle vivant), désirent continuer à apprendre et veulent que je revienne! hoooooo! Sweeeeet!

La semaine s’est donc avérée totalement inoubliable… les deux workshops se sont très bien déroulés, et tout spécialement le dernier, celui de jeudi. Je suis parti sur une envolée quasi lyrique en guise de conclusion, sur le fun d’être animateur, les défis à relever, les possibilités qui nous sont offertes… Je dois dire que j’ai souvent ce complexe de l’imposteur: la peur qu’un jour les gens se rendent compte que je ne suis pas aussi bon animateur qu’ils veulent bien le croire, que je n’ai été guidé ici que par la chance et un opportunisme à peine dissimulé… mais cette volonté (ou ce besoin) de constamment sortir de ma zone de confort me fait vivre des situations qui me surprennent totalement et qui, honnêtement, me donnent des ailes et me font sentir «vivant!».

J’ai donc ressenti une incroyable fierté d’avoir proposé ce cours et d’être allé jusqu’au bout, malgré le stress, le doute et la fatigue, et c’est sans aucun doute un des moments les plus forts de mon séjour ici.

Ça, et l’expérience avec l’équipe A2m Hong-Kong. Les Honkies sont différents, ils ont leurs propres façons de voir et de faire les choses, ils ont leur rythme, leur superstitions, leur générosité, leur culture qui leur donne un charme irrésistible. Pendant mon séjour, je me posais presque chaque matin la question : est-ce que je file pour revenir ici? Est-ce que ça me parle suffisamment pour y retourner quelques mois de plus, voire une année? Les réponses variaient au gré de l’humeur, du stress et des incertitudes… mais à la toute fin, en ces derniers jours, je me sens un peu à l’envers, comme si je n’étais pas encore allé jusqu’au bout, comme si je n’avais goûté que du bout des lèvres, et j’ai décidément le goût de revenir pour approfondir ma perception et aller au bout de cette expérience.

La dernière soirée, c’est un peu comme un « farewell party » de la part de l’équipe. On avait réservé une salle au Neway, un endroit réputé pour son karaoke, en plein cœur de Causeway Bay. Le concept est écoeurant : un immense édifice divisé en centaines de salles toutes équipées pour accueillir chaque petit groupe. Notre groupe de 20 s’est rapidement installé, on a commandé de la bière, on a fait le plein au buffet, et on s’est mis à chanter au karaoke des chansons de toutes langues et de toutes les nationalités.. je me suis tappé des fous rires incroyables à chanter Saturday Night Fever des Bee Gees avec Werner, on a joué au tennis sur la Wii, on a déliré au vapeurs alcoolisées…. Toute l’équipe était dans un super mood, enjouée, dynamique, et c’est à moitié saoul, aux petites heures du matin, de retour chez moi en taxi, et le sourire aux lèvres, en regardant défiler les buildings illuminés de Hong Kong, que je terminais cette formidable aventure professionnelle.

Le premier jour de mes vacances fut sous le signe de la pluie… la matinée était plutôt nuageuse, mais comme plusieurs autres matins, je croyais que les nuages allaient se dissiper rapidement. Au contraire, alimentés par un typhon d’ordre 3 (sur une échelle de 1 à 10), le ciel s’est déchainé jusqu’en fin de soirée, avec des rafales constantes de pluie et de vent . Je sais pas pourquoi on n’a pas cancellé, mais Josephine voulait absolument me faire voir Ocean Park, le fameux parc d’animaux situé du côté sud de l’ile de Hong Kong, une occasion semble-t-il unique de voir des pandas et de nourrir des dauphins. Mais avec la température exécrable, la moitié du parc était condamnée, et l’autre moitié était une véritable glissade d’eau. Trouvant quand même le moyen d’être bondé de monde (rien n’arrête les chinois), on avait toujours du mal à se frayer un chemin à travers les parapluies et les touristes carrément détrempés.

Les dauphins avaient déjà mangés, et les pandas faisaient la sieste… alors on n’a pas vu grand-chose de tellement excitant… sauf le pavillon dédié exclusivement aux "Jelly Fish" qui m’a, dois-je le dire, totalement jeté par terre… je suis resté de longues minutes à regarder les plus minuscules spécimens se propulser avec une grâce sans pareille, et à tenter de comprendre comment de telles créatures pouvaient exister… ça peut semble un peu « cheezy » comme constatation, mais c’est le genre d’observation qui te réconcilie avec beaucoup de choses, et qui te fait réaliser encore une fois que, on dira ce qu’on voudra, mais la vie est quand même mauditement bien faite.

Blitz de tourisme, de magasinage et de découvertes de dernière minute, faire et voir les dernier trucs qu’on remettait toujours à plus tard (et on réalise que le « plus tard » est enfin arrivé), profiter des derniers moments avec une surdose d’intensité, sans bien sûr savoir quand sera la prochaine rencontre avec « The world’s city of Asia ». Bientôt? Plus tard? Je ne sais pas et je ne me pose pas la question trop souvent pour l’instant, je ne pourrais pas y répondre de toutes façons avant mon retour à Montréal ...

...et aussi parce que j’ai de quoi m’occuper l’esprit, je pars pour deux semaines au Népal! Comme quoi les aventures ne sont pas totalement terminées, c’est même plutôt un nouveau chapitre qui commence!

Ok, on s’en rejase bientôt!