Barcelone - À la découverte de Gaudi...

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre de Barcelone. Tout le monde, sans exception, adore cette ville, mais mon esprit simplet semblait avoir de la misère à lui donner une image, un symbole simple, comme un triangle pour la tour Eiffel, ou un ovale pour le Colisée de Rome, etc... Je pouvais légèrement visualiser certaines constructions de Gaudi, mais son style architectural est si désordonné et difforme, qu’il est difficile de décliner une de ses créations en une forme dont je pouvais facilement me souvenir.
 Mais là, d’après ce que j'ai compris, ce ne sont pas tant ses attractions architecturales qui donnent à la ville tout son charme... c'est plutôt son rythme de vie, sa dynamique quotidienne, ses habitants, sa bouffe, son climat, son ouverture...  Bref, on adore Barcelone parce que c’est… Barcelone! 

Gaudi

Les créations de Gaudi restent quand même des passages obligés lorsqu'on visite Barcelone. Le premier arrêt était la Pedrera dont, malheureusement, la facade extérieure était en complète rénovation... 

ce qu'on a vu, et à droite, ce qu'on aurait dû voir... chouuuuu!

Anne amère et déçue... 

(mais non, elle avait vu la Pedrera à son dernier passage, il y a près de 8 ans)

La Sagrada Familia, éternelle "work-in-progress", est toujours bondée de monde et je n’ai pas ressenti le besoin d’y entrer pour l’explorer. Plusieurs diront que ça valait pourtant la peine, que malgré son statut d’œuvre inachevée, les tourelles en construction perpétuelles et sa facade aux allures de chocolat fondu (qui me rappellent ces immenses nids de fourmis africains qui peuvent s’élever plusieurs mètres au-dessus du niveau de la terre) cachent des subtilités qui défient l'imagination. Je reconnais l’audace derrière la création de cette cathédrale, mais maudit que j’ai encore de la misère à apprécier pleinement l’art moderne (encore plus quand elle est mise au service de la religion).

Même si je ne saisis pas toutes les subtilités de ses créations, je suis sensible au fait que Gaudi (au-delà de sa ferveur religieuse) ait été guidé par un sentiment noble d’esthétisme et de recherche basée sur son amour de la nature, de sa ville, de la culture catalane, et d’un profond sentiment nationaliste. J’aime croire que derrière ses créations se cachent quelques mystères typiquement catalans qui m'échapperont toujours. Il y a clairement une volonté de servir sa ville et son pays, et non juste de servir son propre nom et sa postérité (mais bon, faut pas trop pousser, c’est un artiste avant tout!)

Park Guell

Je pense que là, j'ai vraiment pogné quelque chose... une autre création de Gaudi, le résultat d'une commande d'un riche mécène (nommé Guell) qui n'a pas empêché l'artiste de s'éclater à fond... donnez carte blanche à un gars comme Gaudi et attendez-vous à des surprises... et celle-ci, je dois dire, est très envoûtante. On a eu beaucoup de fun à marcher dans ce parc dont les sculptures sont toutes bien intégrées à la végétation et combinent une infinité de couleurs et de styles, passant des colonnes de temples romains aux petites maisons faites de pain d'épice (ci-dessous)... une aberration qu'on ne pourrait pardonner à personne d'autre qu'à Gaudi... 

La vue du haut des collines qui poussent en plein centre de Barcelone est saisissante. Plusieurs parcs, d'intérêt moins marqué que celui de Guell, surplombent la ville et semblent enchainés les uns aux autres pour former une très agréable promenade (encore une fois, par une température de fin janvier plus que confortable).

Voilà pour notre petit arrêt à Barcelone!
Maintenant, destination: Séville... où les choses sérieuses nous attendent: nos cours intensifs d'espagnol commencent lundi matin, 8h30... Les deux prochains mois vont nous ramener sur les bancs d'école, à raison de 20h par semaine (4h par jour). On verra bien si je retrouverai mes vieux réflexes d'étudiants, comme dessiner dans les marges de mes cahiers ou pitcher des bouts d'effaces aux autres élèves... beaucoup de fun en perspective!