La première motivation, c'est de faire une longue marche de quelques semaines en Europe!
Un rêve qui m'obsède depuis des années, mais que je n'ai jamais réalisé pour plusieurs bonnes raisons: d'autres projets de voyage, une job qui m'occupait, peut-être aussi le doute d'avoir la forme physique nécessaire...
Mais je pense que, passé 50 ans, on ne peut plus se dire "un jour...", faut commencer à fixer les rêves dans le temps, surtout ceux qui requièrent un effort physique. On s'entend, je ne compte pas escalader l'Everest, et les chemins que j'ai en tête sont fréquentés en grande partie par des retraités, mais je veux quand même profiter de ma grande forme actuelle pour apprécier encore plus l'aventure.
Je voulais que ce soit en Europe, parce que je cherche la garantie
d'une expérience complète, contemplative, active et épicurienne ... des
beaux paysages, de la bonne bouffe, de l'histoire, du bon vino, du
raffinement culturel et artistique, des belles rencontres... je veux marcher
toute la journée sous le soleil à travers les champs d'oliviers ou les
vignobles, et arriver en fin de journée, épuisé, dans un superbe village
médiéval juché au sommet d'une colline, pour siroter un verre de vin de la
région et manger la spécialité locale.
Et maudit que l'Europe ne manque pas de sentiers de randonnée
répondant à ces critères!!
Alors lequel choisir?
J'écartais tous les chemins de Compostelle qui sont devenus trop
populaires à mon goût. Je ne veux pas me retrouver sur un boulevard rempli
de marcheurs devant et derrière, je cherche de l'espace, du silence et le
plus de solitude possible. M'arrêter devant un panorama sans entendre les
commentaires d'autres pélerins derrière moi, avoir l'endroit pour moi tout
seul!
Il y avait aussi la température. Marchant hors-saison, en avril, on
peut s'attendre à tout, surtout lorsqu'on se trouve parfois en hauteur... il
y avait le Chemin de Stevenson dans les Cévennes françaises qui me
titillait, mais le froid dans les montagnes peut encore être mordant à ce
temps-ci de l'année... je souhaite marcher le plus légèrement possible,
t-shirt et shorts en permanence, quitte même à avoir un peu trop
chaud.
Puis il y a que j'apprends l'italien depuis quelques années déjà. Je
me disais que je pourrais mixer l'utile à l'agréable et pratiquer
quotidiennement, au fil des rencontres. J'imagine aussi que ma connaissance
de la langue me sera pratique dans les régions éloignées où il ne se parle
ni français, ni anglais (j'en reparlerai!)
Alors la fameuse Via Francigena me semblait toute désignée!
Pour faire une histoire courte, la Via existe depuis l'antiquité, mais
c'est Sigéric, l'archevêque de Canterbury dans le sud de l'Angleterre qui,
au Xe siècle, devait se rendre à Rome et c'est au retour qu'il documente
son voyage, en décrivant chacune des étapes, constituées principalement de
villages où se trouve une abbaye ou un monastère (parce que Sigéric
voulait dormir gratis), et pas nécessairement de grandes villes
importantes.
Alors comme on s'en doute, c'est un très long camino... environ
2000 km pour relier Canterbury à Rome, près de 3 mois de marche... étant à
ma première expédition du genre, je me contenterai de faire les 400
derniers kilomètres de Lucca à Rome, trois semaines de marche bucolique à
travers les magnifiques régions centrales de la Toscane et du
Lazio!
Ça devrait être mémorable!




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