Ce matin, on ne traine pas longtemps sur le bord de cette route achalandée, en pleine heure de pointe. Passé le premier carrefour on s'enligne sur un étroit chemin de terre et de gazon, bordé de champs et de boisés... voilà exactement l'idée que je me faisais de ce pélerinage!! 😍... beaucoup de nature, énormément de silence, et le moins de monde possible! En ce début avril, les arbres sont encore plutôt dégarnis mais l'herbe est verte et parfois fluo, galvanisée par le soleil du printemps! Par endroits même, le gazon semble très peu piétiné, le signe que peu de marcheurs se sont déjà lancés sur le trajet cette année... la haute saison, me dit-on commencera après Pâques, dans quelques semaines. J'ai le temps!



D'autres panneaux de ce genre seront bien présents sur la Via. On y trouve la direction et la distance vers la prochaine étape (San Miniato), mais aussi plusieurs informations sur les petits sentiers secondaires... c'est pas tout le monde sur le trajet qui se tapera la distance complète, certains viennent juste faire un petit circuit-santé


Des traces de l'ancienne voie romaine sont encore bien visibles par endroits... toujours fonctionnel après 2000 ans! Montréal devrait y prendre exemple!




Pour attirer les pélerins, certains commerces se munissent d'étampes pour inscrire le nom du village (et parfois de leur commerce) dans le livret de "credenziali"... ça peut rapidement devenir à la fois un jeu et une obsession: remplir son livret d'une étampe à chaque étape du parcours... mais j'ai rapidement abandonné... disons que le soir quand t'arrives à destination, t'as pas envie de faire le tour du village en quête d'une étampe...



Je pogne de quoi d'unique à Cappiano... ma carte m'indique que le chemin traverse le village et bifurque pour longer le canal, mais je ne vois pas de tracé très clair, juste un passage d'herbe piétinée... ça ne peut pas être ça? Mais les signes pointent dans cette direction et je m'y lance... j'ai alors une expérience divine de pélerin! avec ces grandes herbes m'arrivant aux genoux, ce canal à côté et ces champs à perte de vue, l'odeur de gazon humide, je me suis dis que je pourrais marcher sur un tel sentier pendant des mois, sans problèmes! Totalement magnifique et apaisant.
Parce que c'est un voyage épicurien, et que je mérite de prendre des forces, à Fucecchio je me bouffe un lunch de penne à la sauce tomate, accompagné d'un verre de vino bianco de la région... je vous dis pas à quel point c'était succulent! Le proprio me sert même un digestif, une grappa locale plus fruitée que l'originale. Mais faut pas trop en abuser...
Une version plus ancienne de panneaux de signalisation de la Via Francigena... toujours les bordures rouges, mais le blanc au centre a disparu depuis très longtemps
Une leçon qu'on devra suivre jusqu'à la fin de ce périple: c'est de garder un peu d'énergie pour les 2-3 kms restants. Comme pour San Miniato, beaucoup de villages se trouveront en haut d'une colline abrupte qui sera très ardue à escalader après une longue journée de marche. J'ai vu quelques marcheurs rager sur ces interminables chemins qui zig-zaguent pour atteindre le coeur du village, avec cette impression de ne jamais pouvoir y arriver.
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