30 avr. 2008

L'Himalaya!!

Quitter Kathmandu peut être une expérience encore plus traumatisante que d'y rester, surtout si on le fait par la route, (et surtout en autobus!! misère!). Si une distance de 100kms peut prendre 3h à parcourir, imaginez le temps que ça peut prendre pour se rendre à Pokhara, située à 200 kms de la capitale... certains disent 7h, d'autres un peu plus, dépendant de la congestion ou du chauffeur... c'est pas pour rien que j'ai opté pour la voie aérienne, sur les ailes de Yeti Airlines (!) qui nous mène à destination en 20 minutes seulement!
Pokhara, c'est la ville qui vit du tourisme lié à l'Himalaya, (spécialement les sommets se trouvant dans la réserve de l'Annapurna...) enlevez les montagnes et cette ville perd sa raison d'être. La rue principale est donc pactée de boutiques de souvenirs et de bureaux d'organisations de trekking, de court ou longue durée. C'est une ville vraiment agréable et attachante, pas trop stressante, où on peut facilement prolonger son séjour, faire du vélo, du canot sur le lac Fewa ou juste s'écraser au soleil avec une bonne bouteille de Nepal Ice, bien froide!




Au début de mon séjour au Népal, mon but ultime était de marcher jusqu'au Base Camp de l'Everest, ou du moins, de voir le sommet de près ou de loin... malheureusement, le manque de temps, d'équipement, et surtout les conditions précédant la saison des pluies (la poussiere en suspension rend la visibilite quasi nulle, je n'aurais donc pas vu grand chose ) ont donc repoussé ce projet à une date ultérieure... Ça m'a vraiment déçu sur le coup, mais comme c'est quelque chose qu'on ne peut pas prendre à la légère, j'aurai au moins l'expérience du Népal et de son climat la prochaine fois ( Y va juste falloir que je m'entraine un peu, pas mal, beaucoup plus pour être vraiment prêt... parce que Mononcle Luigi, y s'essouffle vite en sacrament... trois mois à Hong Kong et j'ai les poumons d'un fumeur!)
J'ai donc opté pour un trek autour du Mont Annapurna, plus modeste et plus près aussi de Kathmandu, tout en garantissant une vue assez exceptionnelle de l'Himalaya après quelques jours de trekking seulement.






Un pur bonheur de se retrouver sur un sentier, dans la nature Népalaise, traversant plusieurs petits villages, avec un léger backpack et quelques bouteilles d'eau.
J'avais compris que je pouvais loger dans un des multiples"Guest Houses" qui longent la route, donc inutile de louer du materiel de camping. Mon objectif dès le départ était d'accélérer le tempo et possiblement faire en une journée la portion du trajet qui devait en prendre deux. Pas beaucoup de trafic entre NayaPul et Ullerin, quelques marcheurs, beaucoup de locaux qui utilisent cette unique voie pour se rendre d'un endroit à l'autre, et surtout, beaucoup de porteurs, chargés comme des mules, dont la job est de ravitailler les multiples hôtels, restaurants, épiceries, qui se trouvent parfois à plus de deux jours de marche de la plus proche route. Certains d'entre eux préfèrent plutôt servir les touristes et transporter leur backpack jusqu'au sommet, une option beaucoup plus payante.


Un peu choquant de voir encore ce rapport "riche blanc suivi de son ptit nègre", j'aurais tendance à penser que transporter son propre matériel fait partie de l'expérience d'un trek complet. J'ai vu des porteurs avec au moins l'équivalent de leur propre poids sur leurs épaules, les gougounes aux pieds, et qui malgré tout devançaient parfois de plusieurs mètres leurs gros "clients"qui trainaient de la patte, totalement essoufflés. Certains porteurs avaient même le temps de se fumer une cigarette en attendant d'être rejoints.
Quand on se regarde avec nos super souliers Merrell, nos lunettes Oakley et nos bâtons de marche en aluminimum, en train de suffoquer à s'en arracher les poumons, je trouve qu'on fait des fois pas mal dur... mais les sherpas ont une réputation et un cardio d'enfer, c'est bien connu (voir "Tintin au Tibet!")
Mais bon, d'un autre côté, l'emploi de porteur est payant pour les népalais, et si peu dispendieux pour nous, occidentaux, que j'en arrivais presque à me sentir cheap de ne pas avoir au moins embauché un guide. Mais le sentier était tellement bien défini qu'il aurait été un peu stupide de se perdre... (et j'avais aussi envie de marcher tout seul, à mon rythme, sans besoin de jaser ou justifier quoi que ce soit.)

"À mon rythme"... elle est bonne!... après 9h de marche, arrivé au village de Ghorepani, 3000 mètres plus haut, je pensais crever! Les 5 dernières heures sont une montée continuelle, qui ont dépassé mes limites physiques. J'arrêtais pour reprendre mon souffle à toutes les 5 minutes, en sacrant, croyant vraiment que j'y arriverais jamais. Quand j'ai finalement vu le toit bleu de l'hôtel "See You" de Ghorepani et qu'on m'a présenté ma chambre ( à 50 rupies!!, ou environ 0,75$/nuit), je me suis laissé tomber sur le lit et me suis endormi comme un nouveau-né, mon équipement encore sur le dos... (quand je dis que j'aurai besoin d'entrainement avant de m'attaquer au BaseCamp de l'Everest... )


J'ai compris à mon réveil, quelques heures plus tard, que j'avais un peu trop forcé la dose. Le manque d'oxygene s'était fait un peu sentir, je n'avais pas non plus l'entrainement pour une telle expédition, et j'avais pas mangé suffisamment pendant la journée pour me donner toute l'énergie dont j'aurais eu besoin (étrangement, mon système semblait seulement demander de l'eau, je n'ai presque rien mangé d'autre que quelques noix pendant tout le trajet).
Je me donc suis réveillé avec des étourdissements, un mal de ventre atroce, avec diarrhée et vomissements... je suis retourné me coucher après un plat de pâtes et la nuit m'a semblée assez longue, merci. Je me suis quand même réveillé à nouveau, vers 4h du matin, pour assister au lever du soleil sur les Monts Annapurna, tout au sommet de Poon Hill, 500m plus haut. Comme c'est une activité incontournable, je m'en serais voulu de manquer ça... en fait, j'ai presque tout raté, trop occupé à être malade dans un buisson.



Le restant de la journée s'est déroulée au lit, ou à me trainer jusqu'à la salle à diner, puis vers la terrasse (pour profiter un peu de la superbe journée)... les crampes étaient tellement fortes que parfois je devais me plier en deux pour qu'elles passent. J'arrivais quand même à manger et à boire. J'en ai profité pour respirer à fond et regarder les montagnes, et je pense que ce repos total a largement contribué à faire passer tout ça
La journée suivante, j'étais comme neuf! J'ai repris le chemin, (en prennant bien mon temps cette fois) et suis revenu deux jours plus tard à Pokhara!

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Excellent le computer institute ! C'est le rêve : on peut dormir et en plus il n'y a pas d'ordinataur qui te préviens qu'il y a un message ou une mise à jour...
Tonton fainéant qui respire le bon air frais de Paris