Un autre début de journée glacial, l'impression d'être dans une cuve de la
Vallée de la Loire, entre les Monts d'Ardèche et le parc des Cévennes... en
fait, toute la journée sera fraiche et plutôt nuageuse, ce qui lui donnera
un aspect un peu triste, surtout quand je traverserai ces trois petits
villages totalement déserts.
Arlempdes (que l'on prononce "arlande", et dérivé du celtique
signifiant "lieu sacré") est un endroit minuscule. Et comme le château est
fermé (la pièce de résistance du village), j'en fais le tour à une grande
rapidité!
Le Château d'Arlempdes, du 12e siècle, nommé "premier château de la Loire"
Je verrai cette affiche à Pradelles, un film indépendant se déroulant au
château... je serais très curieux d'y jeter un oeil!
Je ferai très rapidement le tour de ce village aussi, que j'ai trouvé plus
ou moins attrayant.
Bien sûr, la température n'aide pas, mais l'endroit me semblait moins bien
entretenu, les rues qui laissent à désirer, et un route nationale achalandée
qui traverse le village en plein milieu... et puis, pas trop de choses à
faire ou à voir non plus. J'entre dans le bureau de tourisme, je pose des
questions à la pauvre préposée qui a l'air de s'ennuyer, et même les
dépliants que j'y trouve mentionnent auberges et activités de plein-air sans
trop mettre l'accent sur l'histoire du village.
Je prendrai un café à la Brasserie du Musée (sans savoir de quel
musée on parle) et je poursuivrai ma route assez rapidement.
Pradelles est une étape sur le fameux Chemin de Stevenson (ou GR
70), l'auteur écossais RL Stevenson avait traversé les Cévennes avec
son âne en 1878 et en avait écrit un livre ("Voyager avec un âne dans les Cévennes")
Avant de me lancer vers la Via Francigena en Italie, j'avais fortement
considéré l'option de ce chemin, partant de Puy-en-Velay et me rendre plus
bas, en Provence... mais en mars-avril, le temps est encore froid, et même
glacial dans les montagnes, et je rêvais plutôt de marcher en t-shirt et
shorts sans m'encombrer d'un manteau d'hiver (et d'un âne!)
J'ai fait un grand détour par les montagnes de la Lozère, le
département le moins peuplé de France, et je traverse des forêts de
conifères et des contrées recouvertes d'une mince couche de neige. Mon
thermomètre indique 3 degrés! Le printemps n'est pas encore pleinement
implanté! Ça me rappelait un peu trop la maison!
Ici aussi, un village dormant. Le Malzieu-ville est magnifique malgré la
grisaille, mais triste par l'absence complète de vie humaine! Si ce n'était
de la jolie fille au bureau touristique, je n'aurais vu personne.
"Est-ce que tous les villageois sont d'accord pour adhérer au club sélect
des Plus Beaux Villages de France, ou bien il y a de la résistance?"
Je pose la question parce que, de mon point de vue, si j'achète une
maison dans un charmant village perdu au milieu de nulle part, la dernière
chose que je souhaite c'est de voir ce village être envahi par les hordes de
touristes venant briser ma paix et ma tranquilité. Par exemple, j'ai vu le
Vieux-Québec être transformé, et rarement de manière à plaire aux
habitants... les épiceries disparaissent, les buanderies, les cafés
locaux... tout ça pour faire place aux boutiques de souvenirs cheaps et
accomoder les touristes.
"Oui il y a un concensus, les gens sont contents. Me dit la préposée
à l'office du tourisme. Il y a des grands investissements pour créer des stationnements,
élargir des rues, et maintenir des services sont accessibles plus
longtemps (et non uniquement en période estivale)... souvent ces villages
étaient sur le respirateur artificiel avant l'obtention de la
certification de "Beaux Villages". Ça donne une nouveau souffle."
Je suis toujours intéressé par la toponymie des lieux que je visite... d'où
viennent ces noms aussi étranges?? Pourquoi ils ne veulent rien dire en
français traditionnel? Pour la plupart, il faut aller très loin dans les
vieux dialectes locaux, toujours vivants ou disparus. L'Occitan était la
langue "officielle" locale pendant plusieurs siècles avant que le français,
tel que l'on connait, vienne prendre la place.
Dans ce cas-ci, Malzieu ne serait pas une déformation de
"mal-aux-yeux", mais plutôt dérivé du mot occitan qui signifie "ruisseau" ou
"marécage"



















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